Antonio Montalto et l’Arménie, une histoire d’amour qui dure depuis 30 ans
2019
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Le mercredi 23 octobre, à Gumri, une réception a eu lieu à la Villa Kars en l’honneur d’Antonio Montalto et de ses 30 années de dévouement à l’Arménie.
L’histoire d’Antonio Montalto avec l’Arménie commence par un événement tragique : en décembre 1988, il arrive à Gumri suite au tremblement de terre qui dévasta la région de Shirak. Selon les estimations officielles, ce séisme de 6,9 sur l’échelle de Richter causa la mort de plus de 25 000 personnes et laissa 50 000 sans-abris.
Trente ans plus tard, Antonio est toujours en Arménie. Arrivé avec un programme humanitaire italien, il a été captivé par l’humanité de la population et la beauté du territoire. Il décide de rester et de transformer les projets de coopération humanitaire en s’orientant sur des actions à caractère culturel, économique et créateurs d’emplois. Cet engagement est devenu un véritable projet de vie.
Sa vision et son dévouement ont fait de lui un acteur important du développement de la ville de Gumri, en particulier.
Il l’explique lui-même : « La passion et l’obstination qui nous animent sont au service d’une cause universelle, la renaissance économique et culturelle d’une ancienne capitale artistique sinistrée. Je le fais non seulement pour l’Arménie, mais également pour le monde, car l’Arménie est importante pour le monde.» (Antonio Montalto).
Ses priorités pour le peuple arménien consistent à créer des moyens pour que chaque personne puisse vivre dignement de son travail. Les aides humanitaires rendent les individus dépendants et ne sont efficaces que sur le court terme. Cependant donner un travail et des perspectives d’avenir peuvent changer un peuple et le devenir d’un pays.
Parallèlement aux actions socio-économiques, Antonio Montalto consacre une grande énergie à sauvegarder et réhabiliter le patrimoine matériel et immatériel arménien par la rénovation des bâtiments historiques laissés à l’abandon.
L’atelier de céramiques, créé par Antonio Montalto, consul honoraire d’Italie à Gumri et président de la Fondation Family Care, en partenariat avec Manoug Pamokdjian, président de l’Association Muscari de Lyon, est un autre exemple de la volonté de préservation d’un héritage culturel quasi oublié. Du XVIe au XVIIIe siècle, la ville de Kütahya, dans l’Empire ottoman, fut le centre majeur de l’art de la céramique, dont l’œuvre fut presque exclusivement produite par des potiers arméniens. Cet atelier permet actuellement à une dizaine de familles de vivre dignement de l’artisanat d’art.
C’est avec émotion que nous citons un extrait du discours de Manoug Pamokdjian, prononcé à la Villa Kars, le 23 octobre.
«L’avenir sans le passé est aveugle, le passé sans l’avenir est stérile. Il n’y a pas de grand projet qui ne soit d’abord fidélité et il n’y a pas de grand souvenir qui ne soit en même temps une promesse.
Un mot de Michel-Ange m’a toujours paru admirable : « Dieu a donné une sœur au souvenir, et il l’a appelée Espérance».
Cher Antonio, c’est une grande joie pour moi et notre équipe de t’honorer aujourd’hui pour l’ensemble de ton engagement en Arménie et en Artsakh.
Nous sommes fiers et honorés de t’accompagner depuis 10 ans. Dans ce pays de près de 3000 ans d’histoire, l’argile a été sublimée par les potiers. Entre le génocide de 1915 et 70 ans de système soviétique, les céramistes arméniens ont perdu leur savoir-faire. Avec la création de l’atelier artisanal de Gumri, tu as permis la renaissance de cet art.
Longue vie à ce projet !
Longue vie à toi, et merci d’exister ! » (Manoug Pamokdjian)
12 rue Emile Zola
69002 Lyon