L’association Muscari et la Galerie Regard Sud présentent l’exposition Présences du 14 mars au 11 mai 2019.
Guillaume Toumanian peint : il le fait avec conviction, comme si, dans ce geste ancestral et presque sans âge, se rejouait l’immémoriale apparition du visible : sa violence ou son effraction, son miracle renouvelé.
La vocation de l’artiste remonte à l’enfance : « Tous les enfants sont peintres et ce sont ceux qui continuent qui le deviennent« , dit-il. Venu à la peinture dans le désir de s’exprimer, il a choisi ce médium très jeune et a exposé dès l’âge de vingt ans. Si on remonte à la tendre enfance, sa grand-mère Aravni a contribué à cette vocation : elle avait dans son livre de chants religieux une reproduction du peintre Mardiros Sarian (1880-1972). Le jeune Guillaume y a puisé une partie de son inspiration. Il a étudié le courant paysagiste du 19e siècle et s’est nourri de rencontres.
Au cours de ses deux mois de résidence en Chine au printemps 2006, il a expérimenté l’encre sur papier de riz marouflé sur toile. Des encres de Chine, tel le triptyque Souffle, et des encres bleu nuit, telle la série Nocturne, témoignent de son parcours.
En octobre dernier, dans le pays de ses ancêtres, par un périple dans les montagnes du Caucase de l’Ossétie du Sud à Vanadzor, il est allé chercher l’inspiration : on retrouve le thème de la montagne et de la nature dans la série Silence. Dominique Rabaté, essayiste et critique, nous confie son sentiment : « L’engagement du peintre reste intact. Devant ses œuvres, on ressent aussi physiquement son activité concrète. Rien de moins désincarné que ses toiles où se manifeste encore pour nous le geste qui les a fait naître. »
Guillaume Toumanian est né à Marseille en 1974, vit et travaille à Paris.
Après une maîtrise en arts plastiques à Bordeaux, il démarre une carrière d’enseignant à Toulouse en parallèle de son travail d’artiste.
Depuis Guillaume Toumanian n’a cessé d’exposer son travail en France mais aussi à l’étranger. Marqué par de nombreux voyages, il renoue en 2004 avec ses racines, l’Arménie, pour laquelle il consacre une exposition collective au Musée de la Résistance de Toulouse, « Arménie, acte de mémoire ».
A cette période, il était aussi captivé par la représentation d’un « Grand Chêne » celui de son enfance. Il va peindre inlassablement cet arbre comme il peignait un personnage avec ses attitudes et expressions.
Ses inspirations
Son œuvre est également marqué par les paysages landais qui l’ont vu grandir. Les « sous-bois » et « lisières » viendront également enrichir son regard sur la nature, dont il souhaite préserver l’essentiel.
En dehors de toute référence conceptuelle, l’œuvre de Guillaume Toumanian s’inspire aussi bien de l’œuvre de Monet que de la peinture du XIXe siècle de Whistler et Turner notamment, ou encore des films d’Andrei Tarkovsky, Artavazd Pelechian… mais aussi David Lynch. Son voyage en Arménie en 2016 lui a ouvert les portes des oeuvres de nombreux artistes soviétiques et arméniens tels que Gevork Bachindjaghian ou Ivan Aïvazovski. A cette occasion, il sera également marqué par la beauté et la poésie des paysages la région de Lori au nord du pays.
Ainsi, marqué par la puissance de cette culture, il a imaginé de regrouper des artistes français, arméniens ou d’origine au travers d’un dialogue artistique international. Depuis 2022, l’association Menk a réalisé des expositions et des résidences d’artistes en France et en Arménie.